samedi 28 novembre 2009

Jeremy Ettinghausen, digital publisher [SNE : 2/2]




Virginie Clayssen : "Inventer la révolution numérique"
Prenant la parole à la suite du président du SNE, Virginie Clayssen (présidente de la commission numérique du syndicat), a ensuite dressé un bilan de l’émergence du numérique en 2009.


Depuis dix ans, des pans entiers de l’édition sont déjà acquis au numérique : médical, juridique et technique sont déjà en place. La littérature, secteur emblématique de l’édition commence à être touchée par cette migration : « La grande révolution du numérique a commencé, ; ailleurs, l’offre est abondante, aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud, au Royaume Uni » annonce-t-elle.


Après avoir dit combien l’année écoulée avait été très riche au sein du syndicat : travaux et réflexions ont réuni autour d’un bureau de 10 personnes, un noyau de 60 autres, allant jusqu’à 100. Deux commissions ont planché sur :


1 - les normes et standards en s’inspirant de ce qui se fait à l’international en vue d’harmoniser notamment «les formats de fichiers ouverts » afin de permettre une interopérabilité idéale. Flux, métadonnées, pédagogie pour pousser les contenus vers le lecteur, développer une ergonomie efficace ont également été abordés : « on apprend en faisant ; le numérique impacte tous nos métiers »


2 - le modèle économique dans différents axes :
- prix ;
- vente au chapitre, intégrale de l’ouvrage, abonnement, bouquet ;
- le problème de la TVA ;
- comment le libraire va continuer à vivre au travers du numérique.


Sur les trois témoignages proposés à la suite, le deuxième mérite un coup de projecteur particulier.


Le premier, animé par Ronald Schild était consacré à la plate-forme de distribution allemande www.libreka.de à destination des éditeurs et libraires.


Le troisième, était conduit par l’italien Piero Atanasio (www.arrow-net.eu). Dévolu à l’établissement des normes fixant permettant l’identification des fichiers liées à l’édition numérique ; très technique, il ouvre la voie à une standardisation européenne.


Il était là, assis juste à côté de moi, j'ai pas capté...
Jeremy Ettinghausen, éditeur numérique, chargé de développer la division « non papier », mène une expérience passionnante au sein de la célèbre maison d’édition britannique. « Je suis payé pour ne pas penser papier », aveu significatif de sa préoccupation de faire émerger du contenu exclusivement numérique.


L’expérience se déroule donc sur des terrains très innovants (on voit déjà dans l’hexagone se développer des réussites similaires comme celle, par exemple du « Roman d’Arnaud » en écriture via Facebook par trois jeunes auteurs physiquement éloignés : Gwen Català en Thaïlande, Jean-François Gayrard au Québec et Christophe Sanchez en Languedoc ; ou encore « Croisade », le fameux twiller de Thierry Crouzet).


Toutes les pistes, tous les médias, tous les terminaux de consultation (y inclus la Nitendo, la Wii, ...) sont sollicités. C’est un mix de tous ces supports qui sont en lice pour construire de nouvelles écritures, une sorte de « mix entertainment » où se mêlent GarageBand (le soft d’Apple pour créer des pistes musicales depuis un Mac), Word ou encore Google maps pour suivre à la trace les héros, l’incursion des gamerst, la réalité augmentée : tout est bon. Tout est open, pas de limite...


Il mixe TOUT: c'est le socle du rich média !
« Créative ? terrorist ? » Jeremy s’interroge à peine, ne localise pas la frontière. Son challenge est unique. Juste un « We Learn ! » et déjà des centaines d’internautes se sont rués sur le projet. « « People get linked together »


Une création textuelle à six auteurs est en élaboration. Des sites dédiés sont en place pour retour d’usage, collaboration, interférence de la blogosphère dans les scénarios. Bref, tout ce qui l’on peut imagine est passé à la moulinette dans ce vaste conteneur à idées d’où jaillira les écritures... L’aventure semble si excitante... prolixe, prometteuse ?


C’est le digital content de demain, en phase d’exploration. Des fictions interactives : « We tell stories ». Et quelles histoires ce doit être... Inutile de dire l’enthousiasme de Jeremy, volubile qui nous explique tout ça (j’ai dû manquer quelques perles, un Anglais qui parle anglais pour expliquer tout ça, sur un ton où l’humour est omniprésent nécessite une maîtrise fort avancée de la langue que je ne maîtrise, hélas, pas...


On citera le projet « 6 weeks / 6 authors / 6 stories ». On consultera son blog ou encore, pour les enfants, des jeux interactifs « simple, easy to create », des maîtres mots qui animent son enthousiasme.


« People share their stories » Le collaboratif jusqu’à la substantifique moelle. Un régal ! « Electronic art, stories telling » tout simplement et encore : « new opportunities, new content, crowdsourcings » « can a community write a novel, let’s find it » « Stop writing and put your pencils down » ... Tout y est ! Tout est dit.


Bref, un feu d’artifice de création, d’innovation. Une belle leçon, un formidable coup de booster dans l’univers poussiéreux, jurassique de la littérature. Même s’il reconnaît que peu de jeunes lisent, son challenge est un extraordinaire pari sur une hypothétique réussite. Fleur au fusil, Jeremy fonce ! Il y croit.


On sort de là tout éberlué (ça se passe dans le cadre du SNE...) , émerveillé : quelle audace !. Ce n’est que le début...


Jeremy Ettinghaussen : les goodies



Jeremy Ettinghausen, digital publisher at Penguin UK, said it had created the site as part of a wider strategy to focus on offering services as well as distributing content. "We asked what services we could create in the business of storytelling and whether we could make a service rather than just distributing content," he said. "What we're not trying to do is sell books - we've made a distinction between marketing books and providing a service."



Penguin will promote the site through PR activity to parenting sites and blogs, in addition to functions on the site encouraging children to forward content to friends or print it out to take into school.




Ettinghausen said Penguin plans to expand the service if it proves a success, with mobile apps the most likely next step.



ou encore une interview ...






Ainsi éclôt, sous nos yeux hagards le « digital editor » de demain de déjà aujourd’hui .. J’en redemande, je suis conquis !


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