mardi 31 août 2010

#numerile - comme dirait twitter...

la tendresse, moteur de nos bonheurs ouessantins : Thomas et Lise, bénévoles du 12e salon...
Dans un long billet sur son blog, Lorenzo Soccavo pointe les faiblesses du #numerile, alias numér'île (en bas de casse, s'il vous plaît)…

C'est plus facile de séduire les puissants
Lorenzo prend parti et, "le cul entre deux chaises", a du mal à choisir son camp. Position sommes toutes respectable, pourquoi pas ? 

Dans ta tentative de séduction, tu sais, Lorenzo, que dans l'instant ce ne sont pas encore eux qui —non-novateurs de l'univers qui se dessine— mènent le bal. Même s'il sont près à ramasser la mise, celle que les pionniers  façonnent aujourd'hui.

Même si, en embuscade, tu sais quelles sont les positions que t'ont confiés les éditeurs, ceux aux reins solides, tels colosses de Rhodes, près à vaciller du côté de l'obscur des fonds de pensions et autres zactionnaires.

Bon, disons, tu gardes une poire pour la soif. Soit…

Tu pointes la demesure de ce que l'équipe du salon international du livre insulaire (= organisateurs et sa cohorte de bénévoles) construit des mois durant oeuvre à la mise en place.

Mais où as-tu ressenti ça ? Sont-ce les forces telluriques du cromlec'h [cromler] ouessantin au petit matin qui ont réveillé en toi ce fantasme ?

Je voudrais juste pointer le fil rouge de ce que que m'apparaît être cette 12e édition : juste le don et le partage que nous avons voulu mettre en lumière au travers des échanges nourris et constructifs, et du point d'actualité dans la filière en mutation. 

Don et partage, transparence
Notre volonté est d'apporter au plus grand nombre un éclairage et mettre en lumière les écritures et la lecture. Avec  juste des acteurs qui donnent sens à la pensée.

Sur ce point, nous avons balayé de nombreux aspects, cela fera l'objet dans les jours à venir d'une mise en ligne des débats de cette fin août ; c'est en cours, les équipes que tu connais oeuvrent…

Nous avons également souhaité que tout ceci se passe en direct, diffusé avec des moyens incroyablement ténus, mais les prouesses et les promesses sont au rendez-vous, même si quelques passages hachés, mais dans l'ensemble, ils l'ont fait. Et on pourra, sans coupure, tout consulter et juger.

QUI, avant nous avait osé pareille transparence ? 
Ce n'est pourtant pas mystère que personne ne prend ce risque par peur des dérapages, évidemment. Nous avons voulu que la spontanéité soit là. Elle y était.

Alors, quelle démesure ? Ce sont les intervenants, dont tu faisais partie et même si le rôle de "grand témoin" te dérangeait, pourquoi ne pas nous en avoir fait part au préalable?
Tu avais les éléments des semaines avant. C'était à toi de prendre le pouvoir, comme tous ceux qui ont parlé l'ont pris ; tu devais t'approprier l'espace et dire, tu avais le micro et à de nombreuses reprises, François Bon, Thierry Crouzet t'ont donné la possibilité de t'exprimer…
Ton comportement est pour le moins surprenant…

Engendrer des digiborigènes...
Comme si un politique, un État, une République se mettait à accoucher de quoi que ce soit ….ou alors c'est forceps garantis, parce que tu penses que par coercition, les jeunes vont se mettre à coder ???
 Je vis aussi avec des ados …(Cela dit c'est un voeu… pieux, mais pieux…)

Cela est ta vision, doublée d'un inutile et dédié aux puissants appel à un Grenelle ou Hourtin, —qu'importe— du Livre ??? Cette vision t'appartient…

Au début du monde (pen ar bed  = tête de la terre)
Ce petit salon de province, sur un caillou hostile n'intéresse personne dans les ministères où tu penses, ton appel aura quelque écho illusoire (je minore mon propos en soulignant les aides importantes en haut lieu). Personne de là-haut ne vient nous visiter, seuls les acteurs majeurs qui connaissent leur territoire nous honorent, les autres nous ignorent. @mk_n invitée ou d'autres grosses pointures du net (blogs) ont été conviés ("je viendrais si je n'ai rien d'autre à faire" dixit F.E.) en dit long…

Seuls y viennent ceux qui savent que c'est dans ces petits salons bricolés de bric et de broc par des passionnés et de jeunes et talentueuses Liz se défoncent pour, ensemble, être et grandir…

Merci braz 
à tous les Henry Le Bal, François Bon, Thierry Crouzet, Michèle Dreschler, Bruno Rives, Yal Ayerdhal, Gwen Català, Clément Monjou, Arash Derambarsh, Lorenzo Soccavo, Louis Tirilly, Sophie Deniel (ne prends pas ombrage de n'être cité qu'à ce rang, je fais dans un ordre aléatoire)…
… Et dans les coulisses mais tellement actifs Isabelle Crouzet, Sara Doke, Lise Hascoët, Alexis Jaillet, Joachim Bon, Michèle Dujardin, Mathyeu Le Bal, Joëlle Lalbin, Joël Richard, Françoise, Jean-Yves, Jean-Pierre, Alain, Hiette, Martine, Christiane, Annie, Marc, Vincent, Sophie, Maxime, Quentin, Pierre, Luc, Corine, Nolwen, Gurwan, Dupond, Adelaïde (la coquillette) et tout le peuple des oubliés, ceux aussi qui —pour 500 personnes par jour— mijotent des choucroutes de la mer, des silzigs et autres riz sous la motte !

Ils ont donné sans compter, généreusement  leur temps et soutenu ce travail entrepris il y a douze années par une bretonne pugnace, Isabelle Le Bal sans qui tout cela ne serait pas. Ils nous font rêver, ils nous apportent bonheur, sérénité.

Ils nous parlent tous des îles que l'on aime, comme en parlent ceux qui, au fil des ans, en décrivent les beautés.
Le reste n'est que littérature (facile, mais incontournable…)

Ego
Je précise écrire en mon nom, en tant qu'individu m'exprimant sur un blog et non en tant que bénévole du salon, ces propos sont miens et n'ont pas vocation à être la parole de l'association, cela étant dit.

Et…
Mais, Lorenzo, je ne pars pas en guerre, tu n'es pas ma guerre…

.

2 commentaires:

Iza a dit…

J'avais lu le billet de Lorenzo, en diagonale. Thierry a twitté "que lui répondre ?" ou "faut il répondre ?", un truc du genre.

Je me suis dit "tiens, oui, j'ai déjà lu/entendu ça quelque part", dans les rangs de mes collègues, en présence de Thierry déjà.

Je me suis dit "tiens, ce monsieur Lorenzo, que je ne connais pas, est passé à côté".

Bon.

Passé à côté de ce que nous, nous voyons. Ces outils que nous ne voyons même plus, tant leurs USAGES nous apportent, étendent notre conscience. Ce lien permanent (trop bref, allusif dit Lorenzo), n'est plus pour nous un gadget, mais ces antennes, ce "nouveau sens" que le cyborg Thierry décrit souvent.

Ce "sens" là, nous permet de decrypter dans ces allusions des signes qui enrichissent notre perception du monde, notre façon d'être au monde, et enfin de "vivre ensemble". Ce n'est pas "moins", c'est autre chose. Cette chose nouvelle à vivre.

Lorenzo n'a pas vu parce que jamais senti sans doute. Jamais vécu l'expérience dans son corps et dans sa tête comme nous.

Pourtant Lorenzo, IRL, tient sans doute compte comme nous tous des signes envoyés par les interlocuteurs (le non verbal). Nos allusions, ce "bruit" des tweets est pour moi un complément un peu de ce genre. Il n'empêche en rien l'autre temps, celui de la réflexion, qui se fait ailleurs, sur le blog ou par mail.

L'autre chose, c'est que dans cette "nouvelle" (bref, je ne m'étend pas sur l'argument "rien de neuf sous le soleil") façon d'être au monde, nous voyons de l'espoir. Lorenzo non. Il voit le danger.

Cheval de troie, les technologies ? Oui, peut-être pour les autres. Mais moi, je ne me sens pas menacée. Plus que jamais, mon sens critique se sent armé contre ces ficelles de plus en plus grosses que je vois de si loin. Mes "nouveaux" usages m'ont ils aidés dans ce combat ? oui. sans aucun doute.

Enfin, Jeanlou, je ne crois pas en revanche que Lorenzo vous reproche quoi que ce soit, bénévoles et organisateurs, si ce n'est peut être une forme d'angélisme.

Merci à lui pour ce débat, pas inutile, tant je le vois revenir encore et encore.

Lorenzo Soccavo a dit…

Merci à Iza pour cette juste précision finale : "Enfin, Jeanlou, je ne crois pas en revanche que Lorenzo vous reproche quoi que ce soit, bénévoles et organisateurs, si ce n'est peut être une forme d'angélisme.", ce qui remet quand même un peu d'objectivité dans tout cela.
Car, beaucoup apparemment, comme le reconnait "cette madame Isabelle" (car voilà qu'elle m'appelle "ce monsieur Lorenzo" maintenant !) ont lu le billet concerné "en diagonale", tandis que d'autres, ne trouvant pas exactement ce qu'ils auraient voulu que j'y écrive, y lisent ce qu'ils veulent, font de l'interprétation libre.
Je ne pense pas, je ne sais pas, si je ferai d'autres réponses ici ou ailleurs. Je n'ai aucune envie de polémiquer stérilement face à tant de subjectivité et parfois (je trouve, mais je me trompe peut-être?) de méconnaissance de l'histoire du livre et de son marché actuel.

Bien au-delà des grosses allusions que je peux lire à droite et à gauche, je suis indépendant, mais je refuse simplement de n'être qu'un boeuf qui trainerait la charrue, fut-elle numérique, dans le sillon de l'à-venir :-)