visuel : http://dicouu.blogspot.com/2007/05/fluctuat-nec-mergitur.html
Explication sur une pause prolongée
à destination des quelques follovers qui m'interpellent sur mon silence radio depuis le 15 septembre (dix jours = une éternité, c'est bien connu :-), n'est-ce pas, Yannick...) - Attention ce post est bourré de liens, à consulter de préférence pour en tirer meilleur profit...
De ma longue quête, puis de mon acharnement à vouloir à tout prix -;) interpeller les éditeurs/législateurs à remettre à plat les droits d'auteurs, je me pose l'instant de quelques lectures.
J'étais en "stand-by" dans cette tourmente provoquée par Google, la BNF, la pause d'Isabelle (zazieweb) Aveline, Hadopi2, les droits d'auteur, je devais me poser/re-poser. Et puis ce nouveau challenge professionnel : développer un nouveau centre de profit au sein de l'entreprise qui pourvoit à mon quotidien... Passé numér'île, (et aussi sur OF), le conseil municipal d'hier, je reprends contact...
De ces lectures, issues du net (évidemment), je refeuillette les blogs qui nourrissent ma réflexion et notamment ceux (bien sûr) de François Bon et de Lorenzo Soccavo, entre autres.
Leurs analyses convergent vers ce dont —j'imagine— l'édition numérique pourrait être (si tant est que l'on puisse aujourd'hui savoir/dire ce qu'elle sera). Nous nous interrogeons tous —aiguillonnés/agressés par les "traditionalistes" (entendez par là les ayatollahs du bon vieux vélin et de la plume Gilbert & Blanzy-Poure)— sur l'avenir du livre.
Mais s'agit-il du livre, de la lecture, des signes, de l'imprimerie, des flux, in fine ? (lire/relire "la sacralisation du livre" de Lorenzo, voir lien ci-après) ? Réservoirs de contenus, c'est ça et le temps aussi... Lorenzo a entrepris un cycle sur la Prospective du Livre et de l'Edition ; il en a dépassé la mi-parcours ; à explorer/suivre, donc.
Je retourne/reviens vers mes "fondamentaux".
L'initiateur du versant numérique de l'édition (sans doute rapidement une "montagne"...) :-) est incontestablement Bruno Rives, l'évangélisateur du papier et de l'encre électroniques qui porte haut et fort la technologie. Depuis 2004 (et bien plus avant avec son expertise, dans la galaxie Steve Jobs), inlassablement, il oeuvre dans les laboratoires de la planète pour l'émergence de l'outil... sans oublier qu'il est aussi l'auteur (le contenant + le contenu donc) d'une pièce-clé du puzzle dans ce domaine avec son Aldo Manuzzio, à consulter ici.
Je relis donc François Bon qui vient de "s'exiler" pour une année au Canada.
Pourquoi le Canada ? Rappelons que François, auteur prolixe, qui vient de sortir "L'incendie du Hilton" chez Albin Michel est lui-même le géniteur de publie.net, laboratoire/coopérative. Novateur s'il est en, François aborde l'édition sous un angle nouveau et risqué. Son séjour au Québec, c'est lui qui nous l'indique, est la création d'une structure dédiée à l'édition, hors de ses terres de France et de Bretagne, pour explorer l'édition à la sauce troisième millénaire. Quoi, la France est en "désuétude" avec l'édition ? Alors, je prends armes et bagages et direction une terre nouvelle (la Nouvelle France...), berceau d'une législation plus soft pour expérimenter un nouveau business modèle !
François a raison (Droits d'auteur et édition numérique ici, ainsi que Internet & rémunération des droits des auteurs là) : le SNE, Livres Hebdo, c'est du vingtième siècle et nous voilà au troisième millénaire. Non, Gutenberg n'est plus le maître des lieux, non Hadopi n'est pas une solution (c'est moi qui l'énonce) : que faisons-nous pour les auteurs ? Toujours sous la coupe des éditeurs et leurs 14% de rémunération sur le prix HT du livre ? Et si l'auteur devenait son propre éditeur ? C'est un peu le sens de publie.net, mais François sans doute me corrigera si je dis des énormités. Personne ne parle de bouter l'éditeur hors de la sphère du livre, mais à vouloir continuer à se reposer sur un épais matelas confortable qu'à érigé en doctrine la Société des gens de lettre, personne ne s'offusquera de la démarche ; plus que courageuse, elle est porteuse d'un colossal espoir de progresser. Il faut d'éternels défricheurs ; ainsi est François Bon.
Charles Kermarrec de Dialogues à Brest l'a bien compris dans son récent dépôt de brevet (=je vends le papier + le numérique) ouvre une brèche (à lire dans OF du 3 septembre, ici) ; d'autres suivront. Le navire ne coulera pas...
Et puis, cerise sur le gâteau (merci, François de nous le rappeler, mais nous ne l'avions pas oublié...), Fabrice Epelboin oeuvre également dans ce magma bouillonnant avec l'incontournable ReadWriteWeb, version fr (le site fondateur est US), très inspiré nous interpelle sur l'évolution et les révolutions induites en termes de comportements, de nouveaux usages,, de prospective sur l'internet dans son ensemble. Actuellement en ligne... ça tombe bien : Remix culture et droits d'auteur avec des formules à l'arrache : La culture, un lien ou un bien ? ou encore : Le droit d’auteur, protection des bouteilles ou du vin ?
Provocateur, Fabrice? Au-delà, visionnaire, sulfureux souvent, délicieux toujours... Défricheur et veilleur comme bon nombre d'entre-nous, à parcourir la toile à tout instant il nous indique notamment la récente interview de Joi Ito, le chief executive de Creative Commons, pour mieux s'immerger dans les droits d'auteur, ici, sur le Guardian ou mieux là, son interview.
Notre regard sur le livre ne se limite pas, nous le rappelle Lorenzo à la sacralisation du livre à un objet magico-religieux... loin s'en faut, le numérique est bien présent et ne compte en rester là... Ou encore son post au-delà du significatif : Les éditeurs sont des pragmatiques...
Google, il est vrai pousse à la roue avec Google Books Research (j'ai téléchargé cette semaine la version google de Madame Bovary dans sa version originale, ici... et c'est efficace : 467 pages en 2,2 Mo, version pdf, version ePub disponible), les opérateurs s'en donnent à coeur joie, Apple propose son très novateur AppStore avec pléthore de livres à lire sur iPhone (avant de critiquer et de "défoncer" la lecture sur iPhone, essayez-donc, on en reparlera après ; car c'est bien souvent le cas : des cris d'orfraie du type : Jamais je ne lirai sur iPhone. Et bien essayez, sans doute vous l'adopterez... On en reparle, monsieur Zyg (www.livres-alive.com). Tout a commencé ici par un édito de furie que j'avais écrit le 5 avril... Puis ont suivi les éditos 7 et 8 et toute une série de posts enflammés pour expliciter...160 et quelques posts plus tard, difficile de progresser avec les "tradis"... que d'énergie(s) à renouveler...
Les autres incontournables, fondamentaux aussi
Nous n'oublierons pas également celles/ceux (et aussi les oublié(e)s de ce post) qui font l'écriture numérique d'aujourd'hui : Aldus 2006 - Hervé Bienvault, eBouquin - Clément, La Feuille - Hubert Guillaut , Numerikbook, Jean-François Gayard, Archicampus - Virginie Clayssen, Jean-Michel Billaut qui a traversé une épreuve incroyable liée, comble de l'ironie au manque de tuyaux, combat qu'il mène depuis bien longtemps... Pardon pour les autres, je corrigerai... Un clin d'oeil vers ArchiBald au passage et à Xtelle89 ; je ne cite pas zazieweb, c'est un peu tard ou sans doute trop tôt... D'autres défricheurs, ancrés eux aussi dans le livre sont présents : Jean-Christophe Courte et son Brompton chez urbanbike, le designer ; Peter Gabor, le maître typographe.
[MàJ 11:26 - je savais que j'en oublierais : bien sûr Transnets, Francis Pisani, exilé aux states, le pôvre..., le chantre de la mobiquité, celui qui nous appris ce qu'un bon webacteur devait être...]
Les auteurs innovants
Bien sûr, déjà cités : François Bon, Bruno Rives et puis Gwenn Catala (Marath'O'Tweet) le breizh-catalan thaïlandais de Paris/ChangRai ou encore Thierry Crouzet (Twiller), provoc anarchiste (c'est ainsi qu'il se présente), mais je soupçonne le gaillard de faire de son anarchisme un tag marketing... twittent et initient des vecteurs de propagation de la littérature innovants. La Nouvelle-Calédonie suit avec Samir Bouhadjiad, la toile s'enflamme d'expériences au service de l'écriture.
Et pendant ce temps-là...
Henry Le Bal, dramaturge, poète, écrivain, philosophe, théologien, à l'ombre de sa Galerie de Bretagne pianote sur son mobile des sms à ne plus en pouvoir. :-)) en pensant aux Montparnos (1910), tout en maugréant sur la vacuité, sur la non-pensée qu'induit l'écriture numérique. Et bien voilà un atelier passionnant pour numér'île 2 que nous allons initier fin août 2010 dans le magique Salon international du livre insulaire de Ouessant. La littérature est une île qu'ils disaient... Qui de tous ceux cités dans ce papier voudra/ont affronter Henry-le-terrible. J'ai ma petite idée, mais laissons du temps au temps.
La semaine prochaine
Elle sera pour moi —en expédition pour installer mes deux filles Oriane et Cécile qui ont poussé la délicatesse jusqu'à continuer leurs études supérieures à Montpellier et à Grenoble... — une étape décisive.
Je passerai chez Glénat qui vient de se nicher dans un ancien couvent rénové high-tech, continuerai sur Lyon voir une personne qui a un projet, comment dirais-je ? (novateur est un peu faible en l'occurrence) en panne d'inspiration, j'utiliserai une métaphore : quand le phoenix renaît de ses cendres ; certains comprendront... Enfin je pousserai vers un anar en Tarn et Garonne, pour qui Ouessant demeure une tentation. Bien évidemment, j'en ferai écho ici ou là.
Allez comprendre quelque chose... Nous vivons une époque formidable ! Je me souviens, à l’ère des flux radiophoniques, Yolaine de la Bigne s’exclamait sur France-Inter : Quelle époque épique ! Normal c’est une Bretonne, elle aussi...
J'allais oublier : longue vie à Louis-Abel et à son grand frère Paul-Elie, N K-M comprendra.
Je vous laisse, pour les parisiens (veinards) c'est l'heure du Bookcamp 2. Quelqu'un fera une synthèse pour les provinciaux/éxilés ?
3 commentaires:
Petite mise au point sur la présence de François au Canada.
1- publie.net est et reste en .fr
2 - les facultés canadiennes sont en recherche de pointures ; c'est pourquoi François enseigne sur la nouvelle Terre en échange... de connexion internet illimitée :-))
Mais jusqu'où iront-ils ???
Que Lorenzo me pardonne, j'avais écorné son patronyme. Voilà, la "boulette" est réparée...
Quant à Transnets, j'avais oublié le "s" final.
Enfin, le file aîné de N KM s'appelle Paul-Elie.
Informations corrigées...
Trop d'honneur:-)
Je suis plutôt "l'un des" initiateurs du versant numérique de l'édition "sur papier électronique communicant", ou plutôt suiveur d'Alan Kay et de Nicholas Negroponte, deux inconditionnels d'Aldo Manuzio.
Il en reste à faire pour réussir l'alchimie du livre sur ce nouveau support, j'y consacre beaucoup de mon temps, et pour le reste, j'observe et j'expérimente.
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